Ci dessus les photos de l’Abbaye, et mes propositions de vitraux. Elles répondent à mon souhait de revisiter l’esprit cistercien par une sobre, lumineuse et poétique modernité éclairée par ma perception du lieu.
Bonne découverte!
Note d’intention :
La réalisation des vitraux de l’abbatiale implique de prendre en compte les éléments préexistants et constitutifs de l’édifice : sobriété du site, dépouillement du style architectural et potentialités des lumières.
Pour répondre de manière contemporaine à ce site, je suggère un projet à la facture sobre, au style graphique marqué par une modernité vivante et poétique.
L’immense verrière, accompagnée par les quatre petites fenêtres du sanctuaire, délivre une lumière abondante, diffusée dans la nef, les bas-côtés et le transept. L’orientation plein ouest du sanctuaire, et l’abondance d’ouvertures au sud favorise également la diffusion généreuse de cette source lumineuse.
Le projet de vitraux devra corriger l’équilibre actuel de la lumière froide et verte. Il s’agira de faire jouer au mieux cette lumière avec les vides et les pleins des volumes, avec les pierres de ces murs qui résonnent d’histoire et de prière. L’enjeu, lors de la création de ces vitraux, sera de sculpter les lumières qui pénètrent au cœur de l’abbatiale de Boquen pour conduire à la Lumière. Pour diffuser de manière équilibrée cette clarté, les nouveaux vitraux destinés à accompagner la grande verrière devront être très lumineux.
Dans ce contexte, plutôt qu’une transparence pure du verre (transparence qui peut se révéler froide et sans consistance), je suggère un travail sur la matière du verre, sa texture, son épaisseur, ses nuances, voire ses imperfections, pour exploiter au maximum les fulgurances de la lumière. En quelque sorte, le projet propose de jouer de la résistance de la matière à la lumière, pour mieux restituer cette lumière. Les vitraux captent la lumière et la laissent filtrer, pour offrir une lumière transformée qui densifie l’intensité de l’espace liturgique. Ce projet proposerait ainsi une dramatisation de la séparation entre l’espace intérieur et l’espace extérieur de l’abbatiale, au service de la mise en valeur de l’espace liturgique, de cet espace habité et du silence.
Le projet de réalisation de vitraux servirait ce dépouillement volontaire du bâtiment cistercien, synonyme d’une sobriété heureuse et bouleversante dans la
prière.
Mon ami peintre-verrier Henri Guérin, qui m’avait introduit au vitrail et ses techniques, disait que le vitrail était un art serviteur, qui, avec celui des bâtisseurs, faisait converger la lumière vers le chœur et la Présence. Mon travail reflète cette approche du vitrail considéré comme para-liturgie.
Orientation de travail:
Mots clé
Enchanter la lumière par:
Rythmes de formes simples.
Un écho au rythme de la liturgie des heures:
Un souffle
Accueillir, « attraper » et incarner dans la matière du verre le souffle, l’esprit/Esprit qui inspire /transpire en ce lieu, le capter, que chaque fenêtre soit physiquement marquée de son empreinte, de sa trace selon les critères cisterciens:
Elévation
Une prière, un chant qui monte vers Dieu:
Accompagner le regard vers un point: conduire vers l’intériorité.
Amener à chercher, à voir « derrière », au-delà du vitrail!
Conclusion
Demeurer sobre et simple, travailler l’élégances des rythmes, la subtilité des nuances et des lumières, des accents de teintes chaleureuses tout en tenant compte de l’arrière plan (végétation).